Dossier : Devenir espion à la DGSE

vendredi 8 juin 2007.
 

France 5 - Emploi
04.IV.06

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Les nouveaux espions travaillent beaucoup désormais sur le terrain économique et industriel. La DGSE rattrape le retard français en entrant de plain-pied dans le jeu de la guerre économique. Acte fort de cette nouvelle politique : le 31 décembre 2003, le président de la République a nommé Alain Juillet haut responsable chargé de l’intelligence économique. Il s’agit de l’ancien directeur du renseignement à la DGSE...

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[Interview de Jean-Jacques Cécile,journaliste indépendant et auteur de nombreux ouvrages sur l’espionnage militaire et économique]

Qu’en est-il de l’espion économique ?

"Il n’y a pas de distinction à faire entre un espion économique et un espion militaire. L’espionnage industriel ou économique n’est pas du tout nouveau. Il a toujours existé. Certains le redécouvrent peut-être maintenant.

L’espion est avant tout quelqu’un qui sait s’adapter à de nouveaux marchés et à de nouvelles missions. Il sera peut-être habillé différemment, ses techniques et les technologies utilisées ne seront pas les mêmes, mais la finalité restera identique.

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En ce qui concerne l’intelligence économique, la France donne l’impression qu’elle vient tout juste de se lancer dans la bataille...

Officiellement, cela fait longtemps que la France s’est lancée dans cette bataille, mais elle s’était contentée jusque-là de déclarations d’intention. Les entreprises françaises ont accumulé un certain retard.

Pourquoi ?

La première raison, c’est l’état d’esprit. On croit, dans l’armée comme dans l’industrie, que le chef sait tout et qu’il n’a ainsi pas besoin d’être renseigné. La deuxième raison tient aux coûts importants du renseignement économique. Les consultants spécialisés dans ce domaine ont du mal à négocier avec les responsables industriels, pour la plupart encore frileux et peu enclins à réaliser de gros investissements."

[Dont acte.]

Ouvrage sur l’intelligence économique

-  Espionnage business (Jean-Jacques Cécile, Ed. Ellipses, 2005, 272 pages, 25 €)
Preuves et exemples à l’appui, Jean-Jacques Cécile démonte les rouages de la collusion croissante entre gouvernements, services secrets et sociétés commerciales.

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